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Sans papiers en danger au Canada

29 avril 2006

Sans papiers en danger au Canada

L'industrie de la construction, notamment dans la grande région de Toronto, serait fortement ébranlée si les autorités canadiennes décidaient de mettre à la porte tous les sans-papiers qui y travaillent.

«Dans la restauration, la garde des enfants, les soins aux personnes âgées et dans le textile, les travailleurs illégaux ont une place importante», explique Jill Hanley, du Centre des travailleurs immigrants.

Des amnisties avortées

Pour satisfaire les employeurs de ces secteurs de l'économie, qui manquent de main-d'oeuvre, trois ministres libéraux ont échafaudé des projets afin de régulariser les sans-statut au cours des cinq dernières années.

Mais ces projets n'ont jamais vu le jour. L'an dernier, l'ex-ministre Joe Volpe, originaire de la région de Toronto, avait fait de ce programme d'amnistie une priorité, mais il n'a pas réussi à rallier ses collègues du Conseil des ministres.
«Il parlait de régularisation mais, en même temps, le gouvernement a procédé à plus de 10 000 renvois du pays», souligne le ministre Solberg.

Ce dernier a été vertement critiqué au cours des dernières semaines à la suite de l'expulsion de travailleurs illégaux. Le mois dernier, plus de 40 Portugais - certains installés au Canada depuis plus de cinq ans - ont été renvoyés dans leur pays d'origine à bord du même avion. M. Solberg a dû s'expliquer devant le ministre des Affaires étrangères du Portugal, inquiet de cette soudaine vague d'expulsions.

Contrôle permanent

Mais à l'Agence des services frontaliers - responsable des expulsions -, on assure n'avoir reçu aucune nouvelle directive du gouvernement conservateur.

«Nous procédons toujours de la même manière. Nous essayons de déterminer où il y a des travailleurs illégaux et d'y faire des vérifications», explique Robert Gervais, porte-parole de l'Agence. Tantôt les agents interceptent des autobus de travailleurs, tantôt ils accompagnent les policiers de Montréal lorsqu'ils font des descentes dans les bars.

La plupart du temps, ceux qui se font prendre reçoivent un délai de 30 jours pour quitter le territoire. S'ils le font de leur propre gré, ils peuvent éventuellement revenir au Canada.

«Le nombre de renvois est le même depuis 2003. Nous renvoyons entre 11 000 et 12 000 personnes chaque année», explique M. Gervais. Beaucoup de ces personnes sont des demandeurs d'asile auxquels le Canada a refusé sa protection. Les autres sont restés sur le territoire canadien après l'échéance de leur visa ou ont réussi à entrer au pays clandestinement.

Des statistiques approximatives

Puisque ces gens vivent hors des radars de l'État, il est impossible d'évaluer leur nombre exact. D'où vient donc le chiffre de 120 000 à 200 000 avancés par les experts de l'immigration?

«Nous estimons que 30% des personnes qui essaient de rentrer illégalement au Canada sont interpellées. En sept ans, nous en avons interpellé 40 000», explique Delphine Nakache, associée de recherche à la chaire de recherche du Canada en droit international des migrations.

Avec moins de 200 000 immigrés illégaux, le Canada se classe loin derrière les États-Unis, qui estiment à plus de 11 millions le nombre de sans-statut sur leur territoire.

La Russie se classe juste derrière avec 10 millions de clandestins. L'Europe en abrite de 3 à 5 millions.

«C'est particulièrement difficile d'arriver sur le territoire canadien. C'est un pays entouré d'océans. La majeure partie des immigrants illégaux arrivent par la voie terrestre, à la frontière américaine», souligne Mme Nakache.

«Mais c'est vraiment un problème de moindre ampleur ici qu'aux États-Unis».

Cyber presse canada

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